La route de Serra San Bruno - Mongiana

L'usine sidérurgique de Mongiana, un site extraordinaire d'archéologie industrielle

Grâce à la mémoire largement répandue de son grand passé industriel, Mongiana est aujourd'hui une sorte de musée à ciel ouvert, certainement la station la plus importante de l'écomusée des usines sidérurgiques et des fonderies de Calabre, auquel participent plusieurs communes de la Serre ionienne. La principale attraction est la Fabbrica d'Armi (Fabrique d'armes), autrefois spécialisée dans la production de canons, de fusils et de sabres, aujourd'hui transformée en musée. Vient ensuite la vaste usine sidérurgique, en ruine mais lisible dans ses différentes fonctions. Enfin, toute une série de témoignages épars - les maisons ouvrières et les différents grades, l'église, les casernes - qui contribuent à faire de Mongiana un unicum d'archéologie industrielle.

Dans l'église, le retable offert par le roi Ferdinand

L'église paroissiale de Maria Santissima delle Grazie, héritière de la première chapelle en bois au service de la garnison stationnée à Mongiana, se dresse au centre de la ville. Dans l'équipement artistique de l'église, une œuvre fait référence au moment le plus significatif de l'histoire locale, la visite du roi Ferdinand II en 1832. En effet, à cette occasion, le souverain a fait don à la communauté du retable représentant Saint Ferdinand de Castille, avec son armure et son manteau royal, choisi précisément parce qu'il était le saint patron de l'Armée du Génie Militaire, et donc particulièrement adapté à l'occasion. D'autres œuvres remarquables de l'école locale sont les statues en bois de la Madonna delle Grazie et du saint patron San Rocco, protagonistes d'autant d'événements de dévotion populaire et d'atmosphère extraordinaire.

Une palpitante allégorie de la Victoire

Sur la place devant l'église, un monument mérite l'attention tant pour sa qualité artistique que pour l'histoire de son auteur. Il s'agit d'une sculpture en bronze pleine longueur, réalisée en 1924, qui représente la personnification allégorique de l'Italie offrant la couronne de gloire à ceux qui sont tombés pendant la Première Guerre mondiale. Le sculpteur, Salvatore Pisani (1859-1920), l'un des fils les plus illustres du pays, a fait fortune ailleurs, en Lombardie, entre Milan et la Valteline. En comparant les dates, il est clair qu'il s'agit d'un hommage posthume à l'artiste. Il s'agit en effet d'une œuvre jumelle de celle que Pisani avait préparée en 1904 pour la ville de Sondrio, en mémoire toutefois des morts des guerres d'indépendance.